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Joyeuse fête des mères: Je célèbre mon havre de paix

Cette année, contrairement aux années précédentes, la fête des mères est célébrée en ce jour du 07 Juin 2020. C’est l’occasion pour la plupart de magnifier leurs mères en leurs offrant des cadeaux ou en leurs accordant des attentions particulières. 

La mère est, certes, ce que l’enfant a de plus précieux. C’est l’amour, la sécurité, la compréhension et le soutien qu’elle apporte à son enfant qui la rend si spéciale. Elle incarne la dévotion et mérite admiration et respect. 

En Guinée, ce respect est perçu comme une certaine limite que l’enfant doit, obligatoirement, adopter à l’endroit de sa mère. Il est souvent accompagné d’interdits et tabous. Par exemple, un enfant n’est pas censé parler de sexualité devant ses parents. Chercher à connaître ce qu’il en est, est perçu comme un manque de respect impardonnable. 

Cela m’amène à me poser quelques questions à savoir: Que doit représenter une mère aux yeux de ses enfants? Et quelle est l’impact, dans nos vies quotidiennes, de la relation qu’on entretien avec elle?

Pour répondre à ces questions, j’ai dû faire un cap dans le passé, pour revivre quelques instants de mes années vécues auprès de Néné, ma mère. 

Néné diara, comme le disent les peuls signifiant ainsi la paix et la sérénité qui émane de la mère, est cette femme qui m’a mise au monde, bercé, nourrit et chéri depuis ma naissance jusqu’à ce jour. C’est la femme qui a veillé sur moi nuit et jour et a réussi, vaillamment, à satisfaire mes moindres besoins d’enfant. 

Raconter ses prouesses reviendrait à décrire toutes les mères qui, armées de courage et de bravoure, réussissent tant bien que mal à élever leurs enfants. 

Que représente t-elle, réellement, à mes yeux? 

Elle est mon havre de paix. Celle vers qui je me tourne quand j’ai envie de pleurer. Celle à qui est, strictement, réservée mes premières fois. Elle représente tout à mes yeux. Elle a réussit à créer une relation de confiance entre nous qui me pousse à lui confier mes pensées les plus sombres. 

Néné est celle qui a la possibilité de me recadrer, en me ramenant à l’essentiel. Ma foi, elle l’alimente tous les jours, de par le respect de ses principes et valeurs, ainsi que son honnêteté. J’ai constamment en tête la question, est-ce que maman serait d’accord avec moi si, je fais ceci ou cela? Même en son absence, elle impact considérablement ma vie. 

Mais, il faut reconnaître que jamais, de ma vie, je n’ai pu discuter de certains sujets avec elle comme, par exemple, la sexualité. Un sujet qui renferme d’énormes interrogations chez l’adolescente. Pourquoi je ne lui en parlais pas? Était-ce par manque d’audace? De confiance en soi ou par peur d’être réprimandée? Je n’ai jamais compris le pourquoi. 

Il y’avait une certaine gêne que je ressentais et, qui m’empêchait de demander. Il s’agit d’une barrière, qui supposerait que je suis dans la limite de l’interdit et, qu’il fallait que je me rétracte. Ça a trait à l’éducation culturelle qu’on a reçu, à la tradition et aux mœurs à respecter.

Heureusement, dès le bas âge, j’ai été accro aux bouquins de sciences, dans lesquels j’ai appris le nécessaire. J’avais aussi ma sœur qui, de temps à autre, me dictait les attitudes à adopter face à certaines situations. 

Donc, faut-il continuer à alimenter ces tabous entre mères et filles? Ou, ce n’est que l’aspect négatif de notre culture il faut l’accepter comme tel? Je ne saurais le dire. La seule certitude que j’ai, c’est la relation fusionnelle qu’on aurait créé, si tel n’était pas le cas. 

 Aujourd’hui, je célèbre les mères dans toutes leurs diversités. A chacune sa particularité. Peu importe son statut social, son appartenance religieuse et politique. Aucun sacrifice n’atteint le votre, mères, aucune récompense n’est à la hauteur. 

Je célèbre, particulièrement, ces mères, que j’appelle mes wonderwomen, qui ont pour but, de mettre fin aux tabous et préjugés et, ainsi, élever leurs filles sur la trace de leurs pas. Dans une société ancrée et fidèle aux mœurs et traditions, ce combat sera ardu. Celles qui y parviendront seront des héroïnes. Je vous félicite d’avance. 

Il est temps qu’on redéfinisse la relation mère et fille. Qu’on brise les stéréotypes et tabous, en instruisant à nos enfants le dialogue constructif. Il est important de savoir que, nous avons tous droit à l’erreur et, l’attitude de nos enfants dépend de la relation qu’on entretient avec eux. 

Joyeuse fête des mères à toutes!

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Auteur·e

demereafille

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